Les forêts sont décimées, les glaciers fondent, les espèces animales disparaissent les unes après les autres et les océans seront bientôt plus peuplés de plastique que de poissons. Et maitenant pour couronner le tout, un virus à couronne pour rajouter à la panique (ou à la fuite de voir les choses en face) générale ?
Quand le coronavirus était encore une menace lointaine et avant que confinement ne fasse même partie de mon vocabulaire, c’est-à-dire il y a une éternité (ah non, c’était le mois dernier !) je me suis plongée dans la lecture d’un petit manuel d’écologie. Ça commence par moi de Julien Vidal raconte les péripéties de ce jeune trentenaire qui s’est donné pour défi de mettre en place une action écoresponsable par jour pendant un an. Entre les piqûres de rappel sur comment limiter notre consommation d’énergie (éteindre les lumières, débrancher les chargeurs inutilsés et prendre des douches plus rapides que l’éclair), l’auteur donne des outils et conseils simples sur le zéro déchet et le zéro pollution. 365 bonnes idées pleines de créativité mais qui résultent d’un constat amer : notre planète est dans un sale état.
On le sait bien sûr, on lit les informations et les occasionnels tweets de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand. Mais au fond, entre regarder Netflix et fermer mon ordinateur parce que le streaming, ça pollue, je préfère me divertir. Autre constat amer que cette lecture a fait ressurgir. Car si sauver la planète ça commence par moi, la réalité c’est que je ne pense qu’à moi.
Cependant mes élucubrations écologiques ont bien vite été rattrapées par la crise sanitaire, plus proche et bien plus grave que ce que j’avais imaginé, et avant que j’aie pu endosser ma cape de sauveuse du monde celui-ci a pris un autre cap, et moi j’ai dû rester confinée. La terre aux prises avec un virus et la lutte environnementale en pause ? Et si, au contraire, le COVID-19 nous appelait à reprendre la planète en main ?
Tout a sûrement commencé avec une chauve-souris, mais non ce n’est pas la faute des Chinois, et ni de cette chauve-souris. Il semblerait que les zoonoses (ces maladies transmissibles à l’homme dont notre ennemi numéro un fait partie) soient en constante augmentation du fait même de la déforestation et des nombreuses perturbations de l’écosystème causées par l’être humain. Personnellement, je n’ai jamais coupé un arbre — j’ai déjà bien du mal à couper une bûche !
Mais bon, je prends l’avion et je regarde régulièrement Netflix, donc sans porter les malheurs du monde sur mes épaules, j’accuse ma part de responsabilité dans la mauvaise gérance de la planète.
Entre autres inconforts, le coronavirus ne nous rappelle que trop bien les multiples failles de nos fonctionnements humains. Quid de nos économies vacillantes, de nos systèmes de santé bringuebalants, de nos politiques inégalitaires, et caetera, et caetera ? Mais pour résister la tentation de blâmer le G7, le CAC 40, les étrangers, les chauves-souris (bref, les autres ! C’est toujours les autres !) et parce que le confinement pousse au retour sur soi, je veux me rappeler que demain commence aujourd’hui et que Ça commence par moi aussi.
Quelles sont les failles dans mon fonctionnement humain sur lesquelles j’ai prise ?
Comment mettre les mains à la pâte pour prendre en main mon petit bout de planète, et mon impact sur celle-ci ?